CABLA sur BBC
Transcription
La grogne des employés de la Banque Africaine de Développement.
Mis
en chomage, après la délocalisation de l'institution à Tunis se
poursuit à Abidjan. Face notamment à l'indifférence affichée par leur
ex-employeur à la veille des assemblées annuelles du groupe de la BAD,
le collectif des déflatés comme on les appelle a donné de la voix hier
à Abidjan question de rappeller aux décideurs que de nombreux
travailleurs de la BAD sont aujourd'hui réduits à la mendicité.
Reportage à Abidjan de Mohamed Fofana Dara.
Plus du tiers de ces
déflatés se sont constitués en collectif pour ensemble défendre leur
cause, ils sont exactement 53 issus de 12 pays.
" Moi je suis
kenyane, je suis venu ici en Côte d'Ivoire et j'étais marié et mon mari
est décédé. Je suis resté avec mes enfants. Vous voyez quelqu'un qui
gagne son salaire chaque mois et qui est réduit à vendre des aubergines
pour nourrir ses enfants, je n'ai même pas le transport pour rentrer au
Kenya. Quel jour je vais rentrer chez moi ?"
Cette autre ex-employé de nationalité togolaise parle elle de sa situation de famille.
"
C'est un licenciement qui nous est tombé dessus, on ne s'y est pas du
tout préparé et actuellement dans la famille vraiment c'est tout un
problème, les enfants n'ont plus le train de vie d'antan et ça agit sur
leur moral. Voilà. On vivote, on vivote, on vivote ...."
Que faire alors se demande t-on, voici des pistes de sorties de crise que propose le collectif. Son Président Touré Adama.
"
On souhaite être dédommager dans un premier temps et s'il y a lieu
d'être repris c'est une question qu'on va étudier plus tard mais la
question la plus urgente c'est le dédomagement. Parce que nous avons
été humiliés, nous avons été jeté à la rue et jusqu'aujourd'hui à
l'heure ou je vous parle je suis interdit d'accès à l'immeuble de la
BAD et ca c'est une violation grave aux libertés publiques. Venant
d'une institution telle que la BAD c'est vraiment déplorable. Nous
proposons que le conseil des gouverneurs s'implique dans la résolution
de cette crise, que le Président qui sera élu, comme première action
qu'il mènera, recherche à rencontrer ceux qui ont été déflatés et que
le droit soit dit. "
Pour cet ex-agent, la Banque Africaine de Développement ne peut pas manquer de moyen pour les dédommager.
"
Je ne pense pas que ce soit un problème de trésorerie. Et je pense que
la BAD a des provisions qui sont constituées. C'est un manque de
considération. Monsieur Kabbaj a lamentablement échoué dans sa
politique de gestion des ressources humaines. Vous ne pouvez pas vous
targuer d'avoir des bilans envieux et que ceux la même qui participent
à la formation du résulat de la BAD soient traités de la sorte".
Le
Conseil des gouverneurs du Groupe de la Banque Africaine de
Développement, c'est pour les 18 et 19 Mai prochain à Abuja au Nigéria.
A Abidjan, Mohamed Fofana Dara BBC Afrique.